Welcome to New - York

par Philippe  -  8 Septembre 2014, 13:10

Welcome to New - York

Drame, réalisé par Abel Ferrara, scénario Abel Ferrara et Christ Zois, avec Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset, Marie Mouté, Drema De Niro, Amy Ferguson, Paul Calderon, Ronald Guttman, José Ramon Rosario, Shanyn Leigh, produit par Wild Bunch, projeté hors compétition lors Festival de Cannes 2014 dans le cadre du marché du film ("projection événement"), disponible uniquement en VOD (7 €), France,USA, 2014.

Le film réalisé par Abel Ferrara s'inspire de l'affaire DSK qui avec son parfum de scandale a fait beaucoup parler sur la Croisette lorsqu'elle est sortie en mai 2012. Cette affaire fait également le buzz en mai 2013 avec la mise en ligne par erreur de la bande annonce du film selon les responsables de Wild Bunch. L'unique projection publique en mai 2014 n'échappe pas à un intérêt que certains qualifieront de malsain du public. Qualifié de "merde" par l'avocat de DSK Jean Veil le film s'inscrit d'emblée dans ces films comme "la grande bouffe" qui provoquent pour amener le spectateur à réagir.

Gérard Depardieu introduit le film avec un petit speech dans lequel il explique pourquoi il voulait faire ce film. Il affirme ne pas s'être inspiré de DSK mais que son souvenir et le souvenir de l'agression contre Nafissatou Diallo était présent en permanence. Il précise également qu' Abel Ferrara a fait valider le scénario par un psychiatre pour qu'il soit plus réaliste. Gérard Depardieu termine son speech en précisant qu'il ne cherche pas à faire un film politique même s'il déteste les politiques.

Le réalisateur Abel Ferrara donnant des directives lors du tournage.

Le réalisateur Abel Ferrara donnant des directives lors du tournage.

"Welcome to New - York" peut se décomposer en deux parties. Dès les premières minutes du film le spectateur hésite entre film, téléfilm ou reconstitution de l'émission "Faites entrer l'accusé" pour qualifier ce qu'il découvre. La première partie la plus trash fait penser au livre écrit par Marcella Iacoub dans lequel elle décrit son héros sous les traits d'un cochon. Dévereau le personnage principal participe activement à des partouzes dans des appartements généralement mis à sa disposition par des relations. Gérard Depardieu explique qu'il s'est laissé porter par une improvisation digne d'un happening pour interpréter ce rôle. Cependant il plaint ces hommes qui étant en couple se livrent à ces ébats et pense qu'ils devraient se faire soigner. Abel Ferrara s'est lui retranché derrière "une tradition" du 7ème art qui permet de filmer des scènes orgiaques. Antonioni, Pialat et Ferreri ont bien présenté des films avec des corps dénudés même s'ils ont été sifflés. Lorsqu'un des participants demande à Dévereau de lui expliquer pourquoi il agit ainsi, Dévereau lui répond toujours "vous savez qui je suis". Le prédateur Dévereau n'a aucune considération pour les femmes qu'il rencontre. Qu'il s'agisse d'une prostituée, de le fille d'une amie de longue date ou de la femme de chambre d'un grand hôtel qui vient faire le ménage. La police l'arrête alors qu'il va quitter les Etats - Unis. Cette arrestation le surprend.

L'arrestation de Dévereau

L'arrestation de Dévereau

La deuxième partie dépeint plus subtilement l'atmosphère vénéneuse de l'appartement de Tribeca ou Dévereau doit résider après qu'il ait payé la caution fixée par la justice américaine. Ce huit clos étouffant est l'occasion d'un face à face entre Dévereau et sa femme Simone qui vient d'arriver de France. Abel Ferrara profite de ce huit clos pour jeter de l'huile sur le feu. Il estime que Simone connaissait les pulsions de Dévereau mais qu'elle l'a poussé par intérêt à se présenter à la Présidence de la République. Abel Ferrara place dans la bouche de Depardieu des allusions sur l'origine de la fortune de Simone la femme de Dévereau.

Dévereau et Simone à TribecaDévereau et Simone à Tribeca

Dévereau et Simone à Tribeca

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