Portraits d'intérieurs

par Philippe  -  19 Août 2014, 12:10

Portraits d'intérieurs

Exposition de Marc - Camille Chaimowicz, Danica Dakic, Brice Dellsperger, Nick Mauss et Laure Prouvost à la Villa Sauber, 17 avenue Princesse Grace, Principauté de Monaco, du 10 juillet 2014 au 18 janvier 2015. Entrée = 6 €, ouvert tous les jours de 11 h. à 19 h. du 1er juin au 30 septembre.

La villa Sauber est l'une des dernières villa Belle Epoque (1879-1914) de Monaco. Elle appartenait à la famille Blanc (la famille du fondateur du Casino de Monte Carlo) au début des années 1900. À cette époque le quartier qui longe le littoral s'appelle le quartier des Bas Moulins et la propriété descend jusqu'au chemin qui longe la mer. En 1904 le peintre londonien Richard Sauber achète la villa et installe son atelier dans l'aile ouest. Sa femme et lui garderont la villa appelée Sauber jusqu'au début des années trente. Les époux Sauber, alors âgés, lèguent la villa au Fonds de secours des Tribunaux de simple police de Londres. Ce Fonds reste propriétaire de la villa pendant quinze ans. En 1952 Mlle Nora Mc Caw devient propriétaire de la villa puis la revend en 1957 à la Société immobilière de l'avenue Princesse Grace. Finalement l'Etat monégasque rachète la villa en 1969 et la transforme en Musée.

L'exposition "Portraits d'intérieurs" présente les différentes pièces de la villa Sauber réinventés et mis en scène par cinq artistes contemporains. Ils empruntent un répertoire de formes à la littérature, à l'histoire de l'art, à la scène et au cinéma pour rendre hommage à Jean Cocteau et à Christian Bérard.

Le visiteur peut voir lorsqu'il entre dans la villa sur la partie gauche du couloir un mur tapissé de papier peint "J et J " en hommage à Jean Cocteau et à Jean Genet. Sur la partie droite du couloir le visiteur aperçoit un décor en contreplaqué qui cache un comptoir en bois devant lequel se trouve une chambre imaginaire similaire au "théâtre de la chambre" de Cocteau. Marc -Camille Chaimowicz y convie plusieurs artistes dont Marie Laurencin, Andy Warhol, Tariq Alvi, Wolfgang Tillemans.

Marc - Camille Chaimowicz

Marc - Camille Chaimowicz

Au fond du couloir se trouve une chambre obscure ou l'artiste Laure Prouvost invite les visiteurs à pénétrer dans la maison d'un grand - père de fiction qui aurait été proche de l'artiste allemand Karl Schwitters. Cet artiste proposait à des anonymes en 1920 de participer physiquement à l'élaboration d'une œuvre d'art.

Laure Prouvost

Laure Prouvost

Au pied de l'escalier qui mène au premier étage l'exposition présente un ensemble de vues d'intérieurs qui représentent l'atelier de Christian Bérard.

Christian Bérard

Christian Bérard

Au premier étage en face de l'escalier deux portes blanches aux boutons dorés s'offrent au visiteur. Nick Mauss présente sa pièce "Concern, Crush, Desire" comme la reprise de l'antichambre décorée en 1939 par Christian Bérard pour l'Institut Guerlain des Champs Elysées. Le visiteur entre dans un lieu qui aiguise sa perception des œuvres et de l'espace les entourant, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la villa.

Nick Mauss

Nick Mauss

Dans la pièce à côté Brice Dellsperger propose une reprise de films : Il s'agit d'abord du film "Pulsions" réalisé en 1980 par Brian de Palma. L'artiste conserve la bande sonore mais joue tous les personnages dans des décors qu'il recompose. Il propose en suite de revoir avec Natasha Lesueur le film "Bons baisers d'Hollywood" de Mike Nichols. Les deux artistes s'y livrent à un ébouriffant numéro. Ils sont tour à tour les réalisateurs, les acteurs, les actrices, les doublures et les techniciens en pleine crise existentielle.

Brice Dellsperger

Brice Dellsperger

Le travail de l'artiste Danica Dasik sert de conclusion à l'exposition. Situé dans la dernière pièce de la villa il s'intitule "Isola Bella" du nom d'un papier peint crée en 1842 par la manufacture Züber. Une reproduction de ce papier peint est posée sur les murs d'un foyer pour handicapés à Pazaric en Bosnie. Cette installation transforme le lieu en plateau de tournage ou les résidents affublés de masques interprètent ou improvisent leur vie.

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