La grâce du trait, la force des couleurs

par Philippe  -  16 Mars 2015, 18:10

La grâce du trait, la force des couleurs

Exposition au Château de Villeneuve / Fondation Emile Hugues, du 20 décembre au 30 mars, 2 place du Frêne, 06140 Vence, ouvert du mardi au dimanche, entrée = 8 €, étudiants et groupes de plus de 10 personnes = 6 €, tél. 04.93.58.15.78.

Le Château de Villeneuve / Fondation Emile Hugues organise une deuxième exposition consacrée à des artistes qui semblent différents mais qui sont en réalité complémentaires. Né en 1869 Henri Matisse est considéré par les critiques d'art comme le chef de fil du fauvisme. Au Salon d'automne de 1905 l'accrochage des oeuvres d' Henri Matisse, Albert Marquet, Vlaminck, Derain et Kees Van Dongen provoque un scandale par les couleurs pures et violentes posées en aplat sur leurs toiles. Lorsqu'il voit ces toiles le critique d'art Louis Vauxcelles compare l'endroit à une "cage aux fauves". L'appellation fauve est adoptée et revendiquée par les peintres eux - mêmes. A partir de l'hiver 1916 - 1917 Henri Matisse décide de rester plus longuement dans le quartier de Cimiez à Nice.

Il se lance en 1944 dans la décoration de la chapelle du Rosaire dite chapelle Matisse à Vence. La décoration de l'édifice est terminé en 1951. Tout au long de son oeuvre Henri Matisse travaille la sculpture afin de perfectionner son approche de la ligne. Il aura à affronter différents problèmes picturaux : le tracé des figures monumentales et le rapport entre la forme et le fond. Henri Matisse est un artiste qui cherche à exprimer ce qu'il ressent mais c'est aussi un travailleur acharné qui remplit des cahiers entiers d'esquisses et de croquis pour aboutir à son trait si caractéristique.

La chapelle du Rosaire dite chapelle Matisse.

La chapelle du Rosaire dite chapelle Matisse.

Henri Matisse s'était distingué au début de sa carrière par la puissance des couleurs dans ses toiles. Ensuite il avait orienté son travail vers ce trait qui le caractérise. Sol LeWitt et Claude Vialat préfèrent rester dans le registre de la couleur. Né en 1928 Salomon (Sol) LeWitt est un artiste américain minimaliste. La critique le considère comme un sculpteur en raison de ses célèbres "Structures" fondées sur un élément géométrique basique (cube, carré) établi en réseau. Il réalise entre 1963 et 1965 des objets singuliers en contreplaqué teintés d'une laque monochrome qu'il pose sur le sol sans mettre de socle. Il cherche à mettre en valeur la relation plein / vide en lien direct avec le lieu d'installation. Ses créations évoluent en 1965 grâce à l'utilisation de l'aluminium et / ou de l'acier afin de mettre en scène les potentiels de combinaisons.

Cette recherche aboutira aux célèbres "Wall drawing". Ces dessins réalisés sur les murs partent d'une idée simple : il paraît plus naturel de travailler à même le mur plutôt que de peindre une toile et de l'accrocher au mur. La démarche conceptuelle est plus importante que l'oeuvre créée. Sol LeWitt met en place un système de certificats d'authenticité accompagné d'un diagramme permettant à des assistants, des collègues artistes, des collectionneurs et des employés d'exécuter eux - mêmes des oeuvres murales.

Sol LeWitt "Wall drawing", 1968.

Sol LeWitt "Wall drawing", 1968.

Claude Viallat préfère adopter dès 1966 un procédé de peinture à base d'empreintes posées sur des toiles sans châssis. La technique de Claude Viallat constitue une critique de l'abstraction lyrique ou art informel. Dans l'art informel l'artiste intègre l'imprévu (les tâches, l'accident) et le côté aléatoire de son geste lorsqu'il peint. Claude Viallat répète de façon neutre et indéfinie ses empreintes. Ce travail engendre une nouvelle approche de la couleur qui est à la fois objet et sujet de l'oeuvre.

En 1969 Claude Viallat figure parmi les fondateurs du groupe Supports / Surfaces. Ce groupe se constitue à l'issue d'une exposition au Musée du Havre intitulée "La peinture en question". Le principe fondateur de ce groupe est que l'objet de la peinture c'est la peinture elle - même. Ce mouvement met sur le même plan les matériaux, les gestes créatifs et l'oeuvre finale. Le sujet passe au second plan. Dans ses travaux plus récents Claude Viallat met l'accent sur les rapports entre densité et brillance sur les surfaces colorées.

Claude Viallat.

Claude Viallat.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :