Didier Demozay "Affrontement"

par Philippe  -  14 Mars 2016, 07:51

Didier Demozay "Affrontement"

Galerie des Ponchettes, du 23 janvier au 27 mars 2016, tous les jours de 10h à 18h sauf le lundi, 77 quai des Etats - Unis, 06000 Nice.

Le peintre Didier Demozay ne donne pas de signification précise à ses peintures car il veut surtout montrer la peinture. Né en 1950 il vit et travaille à Draguignan. Didier Demozay commence par étudier l'art à l'Ecole nationale des Arts Décoratifs de Nice (villa Arson). Durant son cursus il s'intéresse au peintre américain Sam Francis ainsi qu'aux minimalistes. Le peintre Sam Francis prône une nouvelle esthétique de la couleur, une nouvelle esthétique de la toile et une nouvelle conception du geste sans dépendre d'une école de peinture.

Didier Demozay subit aussi l'influence des minimalistes. Les minimalistes développent un art dépouillé presque neutre. Dans le même ordre d'idées Didier Demozay s'inspire des théories du groupe BMPT fondé en 1966 composé de Daniel Buren, Olivier Marcel, Michel Parmentier et Noëlle Torni mais aussi du travail du groupe support / surface né en 1969 lors d'une exposition au Havre. Ces groupes artistiques estiment que l'oeuvre se suffit à elle - même et ne doit véhiculer aucune émotion.

Didier Demozay "Vert, violet, noir" (2007) et "Jaune, noir, jaune" (2012)Didier Demozay "Vert, violet, noir" (2007) et "Jaune, noir, jaune" (2012)

Didier Demozay "Vert, violet, noir" (2007) et "Jaune, noir, jaune" (2012)

L'oeuvre de Didier Demozay se caractérise comme celle des minimalistes américains par sa simplicité. Cette simplicité se retrouve dans sa peinture car il peint avec les moyens du bord sans faire passer de messages. Didier Demozay n'utilise pas des couleurs industrielles mais préfère prendre des couleurs que l'on peut acheter dans le commerce. Il mélange ensuite ces couleurs avec de l'huile. Didier Demozay n'effectue pas d'études préalables car il peint du premier jet en utilisant quelques outils. La peinture de Didier Demozay se compose de blocs, de lumière et de matière dépourvus de toute symétrie. Le spectateur pense appréhender cette peinture du premier regard mais il déchante vite.

Didier Demozay "Noir, noir, vert" (2012) et "Bleu outremer, violet" (2013).Didier Demozay "Noir, noir, vert" (2012) et "Bleu outremer, violet" (2013).

Didier Demozay "Noir, noir, vert" (2012) et "Bleu outremer, violet" (2013).

Didier Demozay développe une nouvelle conception de la toile et du geste proche de celle du peintre américain Sam Francis. Il construit une oeuvre précaire ou la toile devient le lieu d'un affrontement. Didier Demozay produit beaucoup mais détruit aussi beaucoup car il veut réaliser des tableaux "qui tiennent". Il s'agit de tableaux ou la peinture forme une sorte d'équilibre entre les couleurs. Chaque couleur s'inscrit dans la surface blanche du tableau pour la rendre plus visible. Le blanc devient une couleur de mise en tension qui ouvre l'espace du tableau aux autres couleurs mais aussi les fait glisser en dehors du tableau.

Didier Demozay "Bleu indigo, bleu outremer".

Didier Demozay "Bleu indigo, bleu outremer".

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