Les échanges créatifs entre le Mexique et les Etats Unis

par Philippe  -  26 Décembre 2016, 08:10

Les échanges créatifs entre le Mexique et les Etats Unis

"Mexique (1900 - 1950), Grand Palais, Paris 8ème, du mercredi au lundi de 10h à 20h, entrée : 9 €, et "La peinture mexicaine des années 1930", Musée de l'Orangerie, Place de la Concorde, Paris 8ème, du mercredi au lundi de 9h à 18h, entrée : 6, 50 €, jusqu'au 30 janvier 2017.

 

Les deux expositions au Musée de l'Orangerie et au Grand Palais traitent d'un sujet similaire : les rapports et les correlations qui ont unis les artistes américains et mexicains durant la première moitié du XXème siècle. Aujourd'hui le président Trump voudrait faire construire un mur sur la frontière entre les deux pays et le faire payer par le gouvernement mexicain. Ce populisme déforme l'histoire et fausse les jugements. Son influence c'est faite ressentir en amont des expositions. Les musées nord - américains ont prêtés avec reticence certaines toiles comme "American gothic" de Grant Wood et du côté mexicain des aléas diplomatiques ont retardé le prêt des toiles.

 

 

Grant Wood "American Gothic", Alexander Hogue "Erosion n°2", Diego Rivera "Mural for Moma", Frida Khalo autoportrait
Grant Wood "American Gothic", Alexander Hogue "Erosion n°2", Diego Rivera "Mural for Moma", Frida Khalo autoportrait
Grant Wood "American Gothic", Alexander Hogue "Erosion n°2", Diego Rivera "Mural for Moma", Frida Khalo autoportrait
Grant Wood "American Gothic", Alexander Hogue "Erosion n°2", Diego Rivera "Mural for Moma", Frida Khalo autoportrait

Grant Wood "American Gothic", Alexander Hogue "Erosion n°2", Diego Rivera "Mural for Moma", Frida Khalo autoportrait

Les relations entre les artistes américains et leurs homologues mexicains se fondent sur deux idées forces. D'abord il étudient les avant - gardes européennes en effectuant des voyages notamment en France ou ils regardent puis interprétent le cubisme, le néo - plasticisme, la nouvelle objectivité et le surréalisme. Le douanier Rousseau, Matisse, Modigliani, Léger, Miro et Dali incitent les artistes américains et mexicains à délaisser le réalisme et le post impressionisme pour se lancer dans une peinture plus allégorique. Des artistes comme Philippe Guston, Wolfgang Paalen et Giorgia O'Keeffe et des artistes comme Diego Rivera et David Siqueiros peignent des paysages qui traduisent les préoccupations  politiques des années 1930.

Alexander Hogue "Cruciefed land", Stuart Davis "Swing Landscape", David Siqueiros "Fresque", Frida Khalo
Alexander Hogue "Cruciefed land", Stuart Davis "Swing Landscape", David Siqueiros "Fresque", Frida Khalo
Alexander Hogue "Cruciefed land", Stuart Davis "Swing Landscape", David Siqueiros "Fresque", Frida Khalo
Alexander Hogue "Cruciefed land", Stuart Davis "Swing Landscape", David Siqueiros "Fresque", Frida Khalo

Alexander Hogue "Cruciefed land", Stuart Davis "Swing Landscape", David Siqueiros "Fresque", Frida Khalo

La seconde idée force de ces artistes américains et mexicains réside dans la dimension politique de l'art. Ces artistes sont effrayé par ce qu'ils voient. Aux Etats - Unis la grande dépression, le chomâge des ouvriers et les agriculteurs ruinés frappent les esprits. Le peintre américain Philip Evergood peint des couples qui participent à des marathons de dance pour quelques dollars. Son confrère Alexander Hogue s'intéresse aux fermiers ruinés. Ces artistes rejettent également le fascisme. Dans la toile "La ville éternelle" Peter Blum dénonce le culte de la Rome impériale, le catholicisme oppresseur et le militarisme paradant. Frida Khalo n'hésitera pas à héberger dans la maison on elle réside à Mexico avec Diégo Rivera de nombreux artistes européens proscrits.

David Siqueiros, Frida Khalo et Diego Rivera, Louis Guglielmi "Portrait dans le désert, Lénine", Jackson Pollock
David Siqueiros, Frida Khalo et Diego Rivera, Louis Guglielmi "Portrait dans le désert, Lénine", Jackson Pollock
David Siqueiros, Frida Khalo et Diego Rivera, Louis Guglielmi "Portrait dans le désert, Lénine", Jackson Pollock
David Siqueiros, Frida Khalo et Diego Rivera, Louis Guglielmi "Portrait dans le désert, Lénine", Jackson Pollock

David Siqueiros, Frida Khalo et Diego Rivera, Louis Guglielmi "Portrait dans le désert, Lénine", Jackson Pollock

Les expositions se concluent en montrant le magnétisme que la ville de New - York exerce sur les artistes mexicains Diego Rivera et David Siqueiros. Ces artistes seront d'abord rejetés par les autorités et les mécènes qui leur repprochent de réaliser des toiles et des fresques qu'ils qualifient de marxistes ou de bolchéviques. Cependant Diego Rivera et David Siqueiros reviendront en 1933 et ils bénéficieront de commandes de la part de l'Etat fédéral et de mécènes. L'élection de Franklin Delano Roosvelt à la présidence des Etats - Unis et la volonté de contrer la politique raciale qui s'instaure en Europe explique ce revirement. En 1936 David Siqueiros fonde à New - York son atelier expérimental qui formera le futur leader de l'expressionisme abstrait Jackson Pollock.

David Siqueiros dans son atelier expérimental, Jackson Pollock en train de peindre
David Siqueiros dans son atelier expérimental, Jackson Pollock en train de peindre

David Siqueiros dans son atelier expérimental, Jackson Pollock en train de peindre

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