Stop Ma Pa Ta (ma matière première n'est pas ta matière)

par Philippe  -  12 Juin 2017, 06:31

Stop Ma Pa Ta (ma matière première n'est pas ta matière)

Exposition du 4 juin au 17 septembre 2017 à la Villa Arson, galeries du patio et des cyprès, 20 avenue Stephen Liégeard, 06105 Nice Cedex 2, ouvert tous les jours sauf le mardi de 14h à 18h (14h à 19h en juillet août), entrée libre.

 

L'exposition "Stop Ma Ta Pa" reprend le titre d'une installation de Benjamin Déguénon qui évoque l'appauvrissement de l'Afrique à cause des sociétés multinationales occidentales, chinoises et russes. Pendant longtemps les occidentaux ont méprisé l'art africain car ils considéraient que le leur était supérieur. Cette profonde ignorance de l'art africain s'est inversé au début du XXème siècle lorsque l'art africain a été redécouvert par des artistes (Braque, Picasso, ...) durant les expositions coloniales ou chez les brocanteurs. Cette rédécouverte a eu des incidences profondes sur la création artisitique ("Les demoiselles d'Avignon" de Picasso (1909). L'artiste africain se distingue des artistes européens et asiatiques car il défend une identité tout en s'inscrivant dans l'universalité. L'artiste africain partique un art brut qui se matérialise par un élan spontané pour rechercher la pièce rare (Florent Couoa Zutti) et par le fait que tous les artistes sont autodidactes car il n'y a pas d'écoles de Beaux - Arts (Dominique Zinkpé).

Eologe Gléglé "Esclaves nous ne sommes pas tous" (2013), et Charles Placide "Fête du Vodun" (2017)
Eologe Gléglé "Esclaves nous ne sommes pas tous" (2013), et Charles Placide "Fête du Vodun" (2017)
Eologe Gléglé "Esclaves nous ne sommes pas tous" (2013), et Charles Placide "Fête du Vodun" (2017)
Eologe Gléglé "Esclaves nous ne sommes pas tous" (2013), et Charles Placide "Fête du Vodun" (2017)

Eologe Gléglé "Esclaves nous ne sommes pas tous" (2013), et Charles Placide "Fête du Vodun" (2017)

L'art brut produit par les artistes africains accorde une importance paticulière à la mémoire. La création est un acte réflêchi qui permet de transcender les objets afin de raconter une histoire. Le geste de l'artiste s'efforce de perpétuer cette mémoire (Dolminique Zinkpé). L'artiste part à la découverte des coutumes, des rites et des peuples (Korblah) et il fait le constat amer que les dirigeants traitent toujours leurs peuples en esclaves (Euloge Gléglé). Dans l'art africain le cultuel joue un place importante (le culte du Vodun et le culte des revenants les Eguns) (Charles Placide). Cette place a permis aux Africains qui ont été déportés de conserver un lien avec la terre de leurs ancêtres car l'immigration forcée (esclavage) ou consentie reste une épreuve. Didier Viodié souligne que ces migrants (les marcheurs) doivent afronter les éléments naturels, la mort, l'indifférence et le mépris. Viodié s'efforce de rechercher l'humanité même si l'homme parfois ou souvent reste un loup pour l'homme (Hobbes) retranché derrière les barbelés.

Didier Viodié "Migrants" (2016), Daavo "Timoton (Notre pays)" (2016), et, Edwige Aplogan "Une vie en filigrane" (2017)
Didier Viodié "Migrants" (2016), Daavo "Timoton (Notre pays)" (2016), et, Edwige Aplogan "Une vie en filigrane" (2017)
Didier Viodié "Migrants" (2016), Daavo "Timoton (Notre pays)" (2016), et, Edwige Aplogan "Une vie en filigrane" (2017)
Didier Viodié "Migrants" (2016), Daavo "Timoton (Notre pays)" (2016), et, Edwige Aplogan "Une vie en filigrane" (2017)

Didier Viodié "Migrants" (2016), Daavo "Timoton (Notre pays)" (2016), et, Edwige Aplogan "Une vie en filigrane" (2017)

Les artistes africains critiquent également la pollution liée à la consommation. Il peut s'agir ici d'un paradoxe car le niveau de vie de nombreux africains ne leur permet pas de consommer (Vignikin) mais leur quotidien est envahit par une multitude de déchets dérisoires et jetables produits en Chine et qui s'accumulent ici et là (Aston). Les artistes s'insurgent contre une pratique courant qui consiste à brûler n'importe où ce type d'objets. Ils proposent à travers des récupérations d'assainir le milieu dans lequel vit la population (Daavo). Les artistes estiment que l'Afrique est victime d'un double pillage. Il existerait un pillage économique organisé par les grandes compagnies étrangères (occidentales, chinoises et russes) qui exploiteraient les matières premières au détriment des peuples (Déguénon). Il y aurait ensuite un pillage culturel lié aux guerres coloniales. Dans un plaidoyer Edwige Aplogan demande aux gouvernements occidentaux de restituer ses objets mais cette demande n'a aucune chance d'aboutir car ces objets sont inaliénables.

Benjamin Déguénon "Stop Ma Ta Pa" (2017), Edwige Aplogan, Prince Toffa "Robe bleue" (2016) et "Matamauto" (2016)
Benjamin Déguénon "Stop Ma Ta Pa" (2017), Edwige Aplogan, Prince Toffa "Robe bleue" (2016) et "Matamauto" (2016)
Benjamin Déguénon "Stop Ma Ta Pa" (2017), Edwige Aplogan, Prince Toffa "Robe bleue" (2016) et "Matamauto" (2016)
Benjamin Déguénon "Stop Ma Ta Pa" (2017), Edwige Aplogan, Prince Toffa "Robe bleue" (2016) et "Matamauto" (2016)

Benjamin Déguénon "Stop Ma Ta Pa" (2017), Edwige Aplogan, Prince Toffa "Robe bleue" (2016) et "Matamauto" (2016)

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