Biskra rêve d'une oasis

par Philippe  -  3 Novembre 2017, 15:02

Biskra rêve d'une oasis

Exposition au Musée Matisse du 27 octobre 2017 au 28 janvier 2018, 164 avenue des Arênes, 06000 Nice, ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 18h,  tél. : 04.93..81.08.08, 04.93.53.40.53

 

Au début du XXème siècle la mode est à l'orientalisme pré - moderne parmi les membres de la noblesse, de l'élite intellectuelle et la bourgeoisie. Les membres de ses classes sociales recherchent de l'exotisme et éprouvent de l'intérêt pour les cultures d'Afrique du nord. Pendant ce temps là le peintre Henri Matisse séjourne à Collioure mais sur les conseils de plusieurs de ses amis proches (Henri Evenapael, René Past et Georgette Agutté) il décide d'effectuer un séjour à l'oasis de Biskra. Cette oasis située à la frontière entre la Tunisie et l'Algérie devient une villégiature à la mode après l'inauguration de la ligne de chemin de fer qui relie Batna en 1888. L'endroit aux portes du désert accueille de riches touristes parmi lesquels un comte et de nombreux membres du monde de la culture (Bartok, Gide, ...) qui se divertissent en danses, promenades et courses.

Oasis de Biskra, femme de la tribu des Ouled Nail, Biskra à l'époque coloniale.
Oasis de Biskra, femme de la tribu des Ouled Nail, Biskra à l'époque coloniale.
Oasis de Biskra, femme de la tribu des Ouled Nail, Biskra à l'époque coloniale.

Oasis de Biskra, femme de la tribu des Ouled Nail, Biskra à l'époque coloniale.

Henri Matisse part en direction de l'oasis de Biskra au printemps 1906 avec l'intention d'y séjourner une quinzaine de jours mais la durée de la traversée en bateau jusqu'à Alger puis le voyage en train jusqu'à Constantine lui prennent une semaine. Lorsque Matisse arrive enfin à Biskra il éprouve un sentiment qui marquera à jamais son imaginaire. Il ignore le folklore et l'exotisme de pacotille pour se concentrer sur les sujets développés par l'orientalisme post - moderne (le harem, les bédouins et le désert). Durant cette période il peindra deux tableaux majeurs "Rue de Biskra" et "Nu bleu (souvenirs de Biskra)" dans lesquels il schématise le corps de la femme. Présenté au Salon des Indépendants en 1907 le "Nu bleu" sera en concurrence avec "les demoiselles d'Avignon" de Picasso. Cependant la critique sera virulente et Matisse décidera pour un temps de délaisser les problèmes plastiques.

Biskra à l'époque coloniale

Biskra à l'époque coloniale

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