Malick Sidibé, l'oeil de Bamako
Malick Sidibé appartient à la génération des grands portraitistes maliens comme Seydou Keita. Né en 1935 dans une famille de paysans peuls de Soloba (300 km de Bamako) il étudie à l'école des artisans soudanais ou il apprend la bijouterie mais une rencontre capitale va bouleverser sa vie. Le photographe Gérard Guillat dirige le Studio Service et il engage Malick pour décorer sa devanture. Guillat photographie les soirées organisées par le milieu colonial alors que Malick photographie les fêtes organisées par les habitants de Bamako. Deux ans après l'indépendance du Mali (1962) Malick Sidibé ouvre le "Studio Malick" qui va devenir le témoin d'un pays qui s'ouvre à la musique et à la mode occidentale
Malick Sidibé photographie les jeunes durant les soirées qui dansent dans des tenues élaborées qui s'inspirent de chanteurs à succès ou d'acteurs américains. Tôt le matin il tire les images qu'il affiche devant son studio. Malick Sidibé réalise également des portraits en studio avec une prédilection pour la classe moyenne. Lorsqu'il photographie il joue sur les contrastes entre les motifs affichés dans le fond généralement des tissus tendus et les habits portés par ses modèles. Cet amateur des courbes féminines se spécialise aussi dans les portraits de dos déhanchés et sensuels.
Le Studio de Malick Sidibé périclite dans les années 1980 avec le développement de la photo couleur et la multiplication des appareils photo et il doit reconvertir dans la réparation d'appareils. A partir de 1994 jusqu'à sa mort en 2016 Malick Sidibé sera reconnu par le monde de l'art. En 1994 la photographe Françoise Huguier expose son travail aux rencontres de Bamako et l'année suivante l'exposition à la Fondation Cartier organisée par André Magnin le consacre sur la scène internationale. Se succès incite Malick Sidibé à rouvrir son studio et il recevra de nombreux prix dont le prestigieux Hasselblad (2003) et le Lion d'Or de la 52ème Biennale d'art contemporain de Venise (2007).
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