Monaco - Alexandrie. Le grand détour. Villes - mondes et surrealisme cosmopolite

par Philippe  -  20 Avril 2022, 08:10

Monaco - Alexandrie. Le grand détour. Villes - mondes et surrealisme cosmopolite

Exposition à la Villa Sauber jusqu'au 2 mai 2022. 17 avenue Princesse Grace, 98000 Monaco, ouvert tous les jours de 10h à 18h, tél. : +377.98.98.91.26, ticket : 6€, gratuit le dimanche.

 

 

Le jumelage entre la Principauté de Monaco et la ville d'Alexandrie peut surprendre au premier abord. Les deux villes sont certes des ports mais le niveau de vie et le nombre d'habitants diffère. Les commissaires de l'exposition Morad Montazami, Madeleine de Colnet et Francesca Rondinelli nous expliquent alors que le lien souvent méconnu entre ces deux villes est le cosmopolitisme. Le cosmopolitisme issu des mots grecs kosmo (monde) et politès (citoyen) caractérise celui qui regarde l'univers comme sa patrie et les deux villes mondes accueillent toujours les étrangers talentueux pour qu'ils développent leurs rêves. L'exposition à la Villa Sauber fait ainsi la part belle aux surréalistes et met en lumière le rôle joué par les surréalistes égyptiens qui reste méconnu. Elle fait aussi resurgir des figures oubliées comme Valentine de Saint - Point célèbre pour son salon littéraire ou elle recevait l'avant - garde, ses pièces de théâtre et sa proximité avec les futuristes ("Manifeste de la femme futuriste", 1917). Elle se produira sur la scène du Metropolitan Opera à New - York (1917) puis elle ira vivre en Egypte ou elle se convertira à l'Islam et soutiendra la nationalisme arabe naissant. "Monaco - Alexandrie. Le grand détour. Villes - mondes et surréalisme cosmopolite" rend également hommage à Joyce Mansour et Leonor Fini des femmes artistes dont les oeuvres s'inscrivent pleinement dans le surréalisme. Des découvertes surprenantes sont enfin à effectuer du côté des artistes égyptiens. Les caricaturistes Adham et Seif Wanly, Alexander Saroukhan, Cléa Badaro, Fouad Kamel et Mahmoud Saïd présentent une Egypte loin de ce qu'elle est actuellement. Leurs oeuvres montrent en effet des femmes sans voile dans des bars ou sur des pistes de danse. Le cosmopolitisme présenté à la Villa Sauber ouvre finalement de nouvelles fenêtres sur le champ des possibles.

''Baba Amin'' de Youssef Chahine (1950).

''Baba Amin'' de Youssef Chahine (1950).

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