Napoléon

par Philippe  -  26 Décembre 2023, 08:24

Napoléon

Film réalisé par : Ridley Scott, scénario : David Scarpa, produit par : Jimmy Abounouom, Winston Azzopardi, Aidam Elliott, Nicola Fredigoni, Mark Huffman, Raymond Kirk, Janine Moder, Joaquim Phoenix, Ridley Scott, Kevin J. Walsh, musique : Martin Phipps, photo : Darivaz Wolski, montage : Sam Restivo, Claire Simpson, distribution : Joaquim Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim, ..., (2h38mn), (2023).

 

En 1977 le  réalisateur anglais Ridley Scott se fait remarquer au Festival de Cannes par son film "les duellistes" qui évoque un conflit entre deux officiers durant les guerres napoléoniennes. Cet intérêt pour Napoléon 1er grandit dans l'esprit du réalisateur qui garde toutefois une grille de lecture britannique. Horrifié à juste titre par la période sanglante de la révolution (1792 - 1794) Ridley Scott éprouve de l'admiration pour l'empereur mais il n'ose l'admettre. Il méprise une noblesse française qui n'a pas su réformer la France durant le 18ème siècle mais ne peut se résoudre à accepter que Napoléon remplace la royauté. Ridley Scott fait donc un portrait à charge de l'Empereur. Le film aurait du tout d'abord s'appeler "Napoléon et Joséphine" car il tourne essentiellement autour de leur relation. Les principaux personnages de l'empire (Talleyrand, Fouché, Murat, Ney, ...) ne figurent même pas dans le film alors qu'ils sont incontournables. Par contre Riddley Scott insiste trop lourdement sur Wellington et Alexandre 1er qui joueront un rôle à la fin de l'empire. Le film commence avec l'exécution  de la reine Marie - Antoinette à laquelle Napoléon n'a jamais assisté et continue avec une vision éloignée de la réalité concernant le siège de Toulon (1793). Ridley Scott ne mentionne pas la formation déterminante de l'empereur au collège de Brienne, oublie la campagne d'Italie et survole celle d'Egypte. Par contre il présente un Napoléon vieillissant, cruel, fourbe et violeur. Joséphine n'est pas mieux traitée. Présentée comme une catin elle évolue dans les cercles du pouvoir en vendant ses charmes. La presse spécialisée américaine ("Variety", "The Hollywood Reporter") ne s'est pas laissée abuser contrairement à la presse anglaise qui estime que Scott maitrise son sujet. Cette relecture assez longue du premier empire aurait pu sombrer mais les batailles reconstituées avec un déluge d'effets spéciaux évite cette fin prévisible. Spécialisé dans ce type de scène ("Blade Runner", "Gladiator", "La chute du faucon noir" et "American gangster") Ridley Scott s'inspire du "Spartacus" de Stanley Kubrick pour monter et admettre le génie tactique de Napoléon.

 

 

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