Matisse, années 1930

"A travers Cahiers d'Art" jusqu'au 24 septembre 2023, 164 avenue des Arènes de Cimiez , 06000 Nice, ouverte tous les jours sauf le mardi (10h - 18h), tél. : 04.93.81.08.08

L'oeuvre d'Henri Matisse est constituée de grandes étapes qui montrent la volonté du peintre de ne jamais être enfermé dans un style précis. Les années 1930 constituent au même titre que les odalisques, le fauvisme ou les intérieurs niçois représentent une période charnière dans laquelle l'artiste crée, évolue puis passe à l'étape suivante. "Matisse, années 1930" accorde une grande place à la revue "Cahiers d'Art" un périodique d'avant - garde dans laquelle Henri Matisse collabore et qui traduit un intérêt pour l'universalisme et les arts non occidentaux. En 1925 le peintre souffre des premiers symptômes d'une crise artistique car il n'a plus d'inspiration. Pour guérir de ce symptôme Henri Matisse accepte en 1926 de contribuer au magazine "Cahiers d'Art" lancé par Christian Zervos et de s'éloigner de l'Europe. Il va arpenter les Etats - Unis entre 1930 et 1933 à de nombreuses reprises et utiliser d'autres médiums que la peinture (le dessin, la photographie, les lettres et les cartes postales) pour enregistrer les couleurs, les formes et les sentiments qui imprégneront son imaginaire pour de nombreuses années. Matisse débarque le 4 mars 1930 à New - York et découvre un foyer créatif intense puis il suit un périple que le fait passer par Chicago, Las Vegas, Los Angeles et pour finir San Francisco. A chaque étape il s'émerveille des paysages et de l'architecture savourant pleinement un sentiment de liberté. Matisse séjourne ensuite à Tahiti entre mars et juin 1930 ou il se lie d'amitié avec le cinéaste Murnau lors d'un tournage. Ce voyage permet à Henri Matisse de prendre du recul et de bâtir un nouveau chapitre de son oeuvre.

Durant cette période Henri Matisse pratique le dessin de façon quotidienne qu'il s'agisse de dessin d'observation en présence du modèle ou de dessin aux traits improvisés dans un style performatif que le critique d'art Christian Zervos considère comme le précurseur de l'automatisme. Il entretient également une correspondance avec le critique d'art Alexander Romm dans laquelle il développe ses réflexions sur la dimension architecturale de la peinture. Henri Matisse pense que la peinture doit s'affranchir des limites du cadre et applique cette théorie dans "Le grand nu couché" (1935) et "La grande robe bleue et mimosa" (1935). Matisse utilise également la photographie comme le montre la revue les "Cahiers d'Art" n° 1 - 4 de 1935 ou les différentes étapes de la création du tableau "La danse" sont photographiées puis publiées. La photographie permet de comprendre le cheminement de l'artiste et aide ce dernier lorsqu'il peint. Henri Matisse s'intéresse enfin aux livres et illustre "Les poésies" de Mallarmé et "Ulysse" de James Joyce. Ce travail d'illustrateur lui permet de revenir aux principes fondateurs de son art ou il renouvelle son approche du mouvement s'offrant ainsi un nouveau cadre théorique. Matisse s'engage avec son ami Picasso contre l'extrême droite et participera à une réunion au théâtre de l'Alhambra et signe aussi un télégramme de soutien aux républicains espagnols (août 1936). L'arrivée d'une nouvelle assistante Lydia et l'installation de son atelier dans une chambre de l'hôtel Regina de Nice en 1938 jettent les bases de l'étape suivante.

https://artspresse.over-blog.com/2021/06/pierre-matisse-un-marchand-d-art-a-new-york.html

https://artspresse.over-blog.com/2022/06/picasso-a-dakar.html

https://artetcinemas.over-blog.com/2023/07/guilia-grossmann-terrae-sidera.html