Robert Doisneau, le merveilleux quotidien

Exposition au Musée de la Photographie jusqu'au 28 janvier 2024, 1 place Pierre Gautier, 06364 Nice cedex 4, ouverte tous les jours sauf le lundi (10h - 18h), tél; : 04.97.13.42.20, ticket : 5€.

Les photographies en noir et blanc de Robert Doisneau figurent incontestablement parmi celles qui ont marqué le 20ème siècle. Formé durant les années 1930 à la photographie après avoir reçu un diplôme de graveur il trouve son inspiration dans le travail d'Eugène Atget et ses images rustiques témoignage d'une époque révolue. Doisneau publie ses premiers clichés en 1932 dans "L'Excelsior" puis entre dans le service photographique de Renault qu'il quitte en 1939 après sa rencontre avec Charles Rado le fondateur de l'Agence Rapho. Après la seconde guerre mondiale il réalise de nombreux reportages sur Paris, la province et l'étranger pour le compte de magazines français (Paris Match, Point de Vue, Regard) et américain (Life). Doisneau observe avec patience, garde ses distances avec le sujet et capte l'imprévu avec humour, tendresse et nostalgie. Durant les années 1950 les photos signées Robert Doisneau comme le célèbre "Baiser de l'Hôtel de ville" figurent dans la presse et l'édition ou sont sollicités pour des commandes publiques et privées. Robert Doisneau profite de cette notoriété pour promouvoir la photographie en tant qu'art avec le concours de la Bibliothèque Nationale dans le cadre du "Groupe des XV". L'exposition met aussi en valeur un aspect peu connu de l'oeuvre de Doisneau. Le magazine américain "Fortune" sollicite sa collaboration au début des années 1960 sous forme d'un reportage publié en février 1961 destiné à mettre en valeur Palm Springs une ville située dans le désert du Colorado. Faute de moyens Robert Doisneau n'a jamais été aux USA même si des galeries (Photo League gallery à New - York) ou des institutions dédiées à l'art (le MoMA, l'Art Institute of Chicago) exposent régulièrement son travail. Il prend l'avion le 19 novembre 1960 et arrive à Palm Springs le 21 novembre pour un séjour qui finira le 1er décembre 1960. Sur place Robert Doisneau se transforme en ethnologue et utilise la couleur pour la première fois. Séduit par le résultat il estime même qu'il aurait pu s'en servir dès le début de sa carrière de photographe. Les images de Palm Springs montrent une atmosphère factice dans un univers minéral ou les golf semblent être une incongruité. Cette planète artificielle aux couleurs suaves témoigne d'une époque celle de l'opulence celle de la classe moyenne aisée au début des années 1960.

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Robert Doisneau, Palm Springs, 1960