Louis de Funès, l'exposition

par Philippe  -  16 Juillet 2022, 07:11

Louis de Funès, l'exposition

Exposition au Palais des festivals et des congrès de Cannes jusqu'au 21 août 2022, 1 boulevard de la Croisette, 06400 Cannes, ouverte tous les jours de 14h à 22h, tél. : 04.93.39.01.01

 

Le Musée éphémère du cinéma retrace sur plusieurs décennies la carrière de Louis de Funès ce comédien qui a su interpréter la colère, l'avarice, l'envie, la méchanceté, l'indifférence et la lacheté portant ainsi l'art de la comédie au plus haut. La filmographie de Louis de Funès c'est d'abord l'ascencion d'un sans grade abonné aux petits rôles et jouant du piano dans les boites de nuit vers le star system. Son parcours symbolise le passage des années noires de l'occupation ou il fallait survivre en direction de la société des Trente glorieuses (1945 - 1975) et de ses objets fétiches (voitures, design, objets ménagers). L'exposition ne propose pas un parcours chronologique mais préfère mettre en avant certains thèmes liés à la carrière de ce comédien prolifique ("un maitre du burlesque", "Jambier 45 rue Poliveau", "star des Trentes glorieuses", "Oury aux éclats", "un bourreau de travail", "la saga des gendarmes"). Sa première professeur de comédie fut sa mère Léonor qu'il exaspérait par ses pitreries et dont il étudiera la réaction pour bâtir son jeu. Louis de Funès ne vit pas immédiatement de son art et il doit exercer de nombreux métiers avant de devenir une star. Il entame le chemin qui va le mener au firmament durant les années 1950 lorsqu'il rejoint les Branquignols puis tourne "La traversée de Paris" de Claude Autant - Lara en 1956 avec Gabin et Bourvil ou il impose son personnage de lache avec le puissant (Gabin) et de colérique avec le faible (Bourvil). Il affine son jeu avec "Pouic Pouic" (1963) en s'inspirant de Pantalon un personnage de la Comedia dell Arte qui est colérique, grimaçant, autoritaire tout en énergie. Avec la série des Fantomas et "Oscar" il introduit l'esthétique pop et le décors de ses films devient le showroom du design des années 1960. Louis de Funès eclipse ses partenaires de tournage et sa rencontre avec Gérard Oury va aboutir à quatre chefs d'oeuvre : "Le Corniaud" (1964), "La grande Vadrouille" (1965), "La folie des grandeurs" (1971) et "Les aventures de Rabbi Jacob" (1973) qui dénonce le racisme mieux que n'importe quel discours. La renommée de Louis de Funès franchit les frontières jusqu'au monde communiste (URSS) et finit par atteindre les Etats - Unis ou "Les aventures de Rabbi Jacob" est nominé aux Golden Globes 1975. Il envisage de tourner un nouveau film sous la direction de Gérard Oury intitulé "Le crocodile" en référence film "Le dictateur" de Chaplin dans une Europe celle des années 1970 ou ce type de régime est encore présent (Espagne, Portugal, Grèce et pays communistes) mais un infractus lié au surmenage mettra un terme à ce projet. Louis de Funès ne peut pas se résigner à ne plus tourner et il opte dès le film "L'aile ou la cuisse" pour un comique moins brutal et met en valeur une nouvelle génération de comiques (Coluche, le Splendid). Louis de Funès était exigeant avec lui - même et avec les autres et il a réussi à séduire au - delà des chapelles comme en témoigne une lettre admirative écrite par François Truffaut après avoir vu "Le Corniaud" dans un cinéma de Nice.

Louis de Funès "Les aventures de Rabbi Jacob" de Gérard Oury (1973)

Louis de Funès "Les aventures de Rabbi Jacob" de Gérard Oury (1973)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :